Le grand tumulte

Les mystères du « Grand tumulte »

Avignon, ce n’est pas seulement de grosses productions dans des lieux prestigieux. Seul en scène, dans une petite salle de la Cour du Spectateur, Sacha Kremer déploie un grand livre sous nos yeux. A l’aide de celui-ci et des multiples surprises qui en surgissent, il va nous raconter l’histoire d’un roi qui, gêné par un petit bruit, ne parvient plus à dormir. Le grand tumulte, écrit et mis en scène par Ariane Buhbinder, nous entraine aux côtés du Grand Chambranlement, chargé de trouver la cause de ce bruit importun.

Avec un art consommé de conteur, le comédien fait surgir une multitude de personnages en modifiante simplement quelques détails de son apparence et, particulièrement, de sa gigantesque fausse moustache. Mais il a beau déployer tous ces efforts, faire appel aux généraux, à la juge de la Cour suprême et à quantité d’autres personnages, le mystère reste entier. Jusqu’à ce qu’il rencontre dans le désert la vendeuse de vent et de bruit… Une petite pépite qu’on reverra dans le mois d’août aux Rencontres de Huy.

Jean-Marie Wynants, Le Soir

LE GRAND TUMULTE D’ARIANE BUHBINDER

Evacuer ses peurs nocturnes

En scène un lecteur. Celui qui va nous conter l’histoire d’un petit prince victime nocturne d’un « Grand Tumulte  ». Il dispose pour cela d’un livre majuscule qui se révèlera, dès les premières pages, un livre pop up, c’est-à-dire illustré en trois dimensions avec une inventivité graphique sans cesse renouvelée et des trouvailles inattendues d’illustrations.

L’histoire s’avère répétitive. Lorsque le prince se plaint d’entendre un toc dans sa tête au moment de s’endormir, son chambellan, – pardon : son Chambranlant – cherche une cause, la trouve. Mais ce bruit est aussitôt remplacé par un toc différent. Après de multiples enquêtes aux conséquences parfois inattendues, il s’avère bien entendu que le bruit est imaginaire. La leçon qui en résulte, c’est que le prince a besoin de quelques exercices de décontraction pour trouver en lui-même la sérénité qu’il n’a pas.

Si le récit est simple, les personnages divers, que Sacha Kremer incarne de manière savoureuse d’un épisode à un autre, sont agrémentés d’accessoires rigolos parmi lesquels une sorte de tige noire manipulable devenant au gré des rebondissements un objet à usage caricatural. Un vrai régal à déguster comme une friandise délicate.

En complément au spectacle, il invitera son jeune public à s’essayer à plusieurs exercices simples de décontraction à pratiquer avant le dodo.

Michel Voiturier, Web Théâtre, août 2024